lundi 19 août 2019

Argentière : Le Pirate

"Le pirate", on m'en avait vanté les atraits, il fallait absolument y aller.

L'approche, un grand jeu de cache cache à coup de nuages, dévoile peu à peu les lieux. 

La nébulosité pourrait inquiéter si la météo n'avait pas annoncé grand beau. Mais rien n'est plus agréable que de contempler le spectacle des nuages en haute montagne quand on sait qu'ils ne vont pas rester...

Au pied des 600m de la face déjà deux petits points colorés se présentent. Ce sont Etienne et Adrien, une cordée de grenoblois qui apportent un peu de chaleur humaine à l'entreprise. Nous ne les quitterons pas.

Cette année, la nouveauté de la voie, c'est que deux longueurs ont été équipées dans le petit spigolo de gauche. Elles permettent ainsi en fin de saison de prendre pied sur le rocher. Annoncées en 6a, la première s'avère finalement un bon 6b, voté à l'unanimité de nos deux cordées!

A la deuxième, le soleil nous ratrappe. Le rocher prend une belle couleur, mais là aussi, le 6a annoncé paraît bien peu côté.  En tout cas, se sont deux très belles longueurs qui donnent encore plus de caractère à l'ensemble.

La partie corde tendue passée, on attaque les premières longueurs de la voie historique.

Séance photo, on prend notre temps, peut-être un peu trop...

Les premières longueurs déroulent plutôt bien et l'on arrive au niveau du sommet du spigolo, la vue sur la Verte et les Droites en sus.

En milieu de voie, le rocher prend son plus bel apparat comme pour défier celui de la Tour Jaune sa voisine de droite.

Escalade jamais difficile mais toujours soutenue et d'une belle homogénéïté.

Les longueurs s'enchainent et le cumul commencent à compter... 

Mais on sait qu'il faut garder de l'énergie pour le bastion sommital qui concentre les plus groses difficultés. C'est certainement lui que le Pirate est venu chercher :  doré et brillant tel un joyau bien convoité.

A l'attaque de ce dernier, la raideur prend quelques degrés, tout comme la difficulté...


Avec un certain soulagement nous sortons sur le ressaut final, balayé par un vent de SW qui nous rappelle la rudesse des lieux.

Nous ne sommes pas vraiment en avance et plutôt que de redescendre dans la voie sur des relais aux spits d'époques veillissants, nous optons pour la ligne de rappel de la voie "La part des anges" récemment équipée. Mais gare au coinsement de corde, car le niveau de la voie est plutôt relevé (7b+ et 7a oblig). C'est avec une certaine tension que nous nous lançons dans ces rappels qui semblent plonger sur la Tour Jaune et parmi les plus vertigineux que j'ai pu faire. Mais heureusement nous sommes deux cordées. C'est finalement de nuit que nous terminerons le dernier rappel.

Le Pirate : environ 600m, 6c max, 6b oblig.
Un vrai trésor qu'il ne faut pas sous-estimer. Certainement une des toutes belles voies du massif dans ce niveau. Seul bémol, l'équipement des relais avec des vieux spits rouillés mais que l'on peut renforcer par des friends. Les deux premières longueurs du Spigolo représentent une attaque de la voie sûre et à ne pas manquer. Les rappels de "La part des anges" sont plutôt rapides (chaine et maillons) mais souvent désaxés (bien prendre le topo au refuge avant de s'y lancer).
16 longueurs au total et 100m de corde tendue. Environ 1h30 de marche d'approche.

Séjour au refuge du Couvercle


Aiguille du Moine, "Miss Tique" (L2), peut-on faire plus esthétique que cette fissure de 70m qui raye le pilier de départ?

Une voie incontournable du massif (L1).

"Je t'offre un petit cairn?"


Quand le petit imite le grand!